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Recently, MobileSyrup released their predictions for wearable technology (wearables). In it, their top two predictions are wearable tech comes into focus with AI and 2017 will be the year for hearables (smart ear buds). In April 2015, I sent this email to the author of Introducing Data Science: Hearing aides on the brink of a paradigm shift (an article from 2014):

I recently attended a startup event where a company (Sensaura) showcased a technology that can determine a person’s emotion using only their heartbeat. This seems like it would be a perfect tool for improving hearing aid satisfaction in real-time. Specifically, if a hearing aid had an integrated heartbeat sensor (ex: Valencell), this signal could be sent to a smart phone via bluetooth (or even cellphone, if low enough latency) along with current auditory conditions. From this information, it would be possible to use machine learning to obtain useful information between emotional states and environmental sound properties. Using his information, it is possible to progressively modify the hearing aid parameters (a sort of self-adjusting loop) and reduce negative emotional reactions of hearing aid use. A self-adjusting hearing aid.

It’s interesting to re-read the article and email with the perspective of the state of tech in 2017. This truly is an industry in change and it’s just starting right now! Two months after that email, Doppler Labs launched a successful Kickstarter campaign for a “smart” wireless earbud. Since since then, Doppler Labs raised a total of $50.1 million dollars and other companies have emerged. I’m putting the email out there in case it gives someone a cool idea for something in this space, or if someone want to talk about this exciting opportunity!

Ma dernière pleine journée en train. Même à y penser trois mois plus tard, je me sens un peu triste. Quel beau voyage!

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Ma cabine. Mon lit était en bas à gauche.

Je me réveille avant 7 h avec le train garé à Oulan Bator pour dire au revoir à mes amis et me trouver un déjeuner. Avec les deux autres Canadiens, on explore la gare à la recherche de nourriture. J’échange un peu de roubles (argent russe) pour des tugriks mongoliens. Je me fais surement avoir par le taux de change, mais je suis fatigué, le train pars sous peu, et tout le monde dans la gare nous regarde. De retour au confort du train, je déjeune avec Tatiana, une dame russe à qui je n’avais jamais parlé, mais qui a un sourire chaleureux, et son nouveau cochambreur mongolien.

Je prépare ma dernière pomme lentement, profitant de chaque mouvement. J’aime mon petit rituel.

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Paysage désertique de la Monglie

L’odeur du charbon de la bouilloire remplit le wagon. J’apprécie cette odeur chaque fois que j’entre dans le train. En étant conscient des détails du train, je ressens une petite tension dans mon ventre quant à mon départ inévitable, et maintenant concevable, dans 24h.

On s’arrête à Sain Shanda, une ville perdue de 29 000 habitants. Sous un soleil écrasant, j’achète une peinture d’un artiste sur le quai pour 5 500 tugriks. J’avais peur de ne pas avoir assez d’argent pour acheter de son art. Je n’aurais jamais rêvé acheter quelque chose d’aussi beau pour 3.25 $ (CAD). Ce sont des moments comme ça qu’on se souvient de notre place privilégiée dans ce monde.

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Souvenir de Monglie

Je passe mon après-midi à parler en français avec deux Chinois qui reviennent d’un séjour d’étude en France. L’un d’eux a pris le train à partir de Toulouse! Une sensation étrange s’empare de moi. Soudainement, la camaraderie des 4 derniers jours me semble lointaine. Peut-être, c’est d’avoir parlé français. Peut-être, c’est que les passagers qui m’étaient proche ne sont plus sur le train. Peut-être, c’est le nouveau paysage désertique de la Mongolie. Ou peut-être, je commence à accepter le passage inévitable du temps, ma place dans le moment présent, et que j’ai profité pleinement de ces moments.

Le rythme hypnotique du train continu.

Je me traite avec un repas dans le nouveau wagon restaurant chinois. Un bon poisson avec riz à 14 $ US. En attendant mon repas, un gros Mongol saoul me raconte plein d’histoires. Si seulement j’avais pu le comprendre!

En revenant à ma cabine, le désert remplit nos cabines de poussière. Les rayons du soleil couchant créent des rayons de lumière dans le couloir. Je prends un moment pour admirer le spectacle. Ce sont ces moments, aussi éphémères qu’un rayon de soleil couchant, qui font ce voyage si inoubliable.

En soirée, on termine notre croisement de la Mongolie et l’on entre en Chine. Puisque la Chine utilise une jauge de rail différente qu’en Russie et en Mongolie, ils doivent remplacer les roues du train. Nous pouvons soit sortir du train ou rester dans nos wagons et témoigner de ce processus unique. Je reste dans le train, pas question de manquer ce spectacle! Le train entre dans une usine gigantesque, où les wagons sont séparés. Puis, sans un bruit, nos wagons sont soulevés par des ascenseurs hydrauliques, mais les roues restent sur les rails. J’observe ce spectacle avec le plus jeune de mes cochambreurs. Rapidement, les roues sont remplacées par les nouvelles roues chinoises. Puis, on doit reconnecter les wagons. La locomotive recule et enclenche les wagons, un à un. La pleine force de la locomotive et des wagons carambole notre wagon! Après 5 jours de relaxation, cette percussion annonce la fin du voyage. BAM! Bienvenue en Chine!

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Changement des roues.

C’est ma dernière nuit dans le train. Je suis prêt. Je l’accepte. Je m’endors tellement content d’avoir fait ce voyage, et d’avoir eu la chance de l’avoir partagé avec ces gens.

Je me réveille seul dans la chambre, inquiète d’avoir manqué le seul déjeuner gratuit du voyage. C’est mon premier matin précipité depuis le départ. Le monde au ralenti du train cesse d’exister. La réalité du monde extérieur s’installe le plus que le train s’infiltre dans Pékin.

Terminus.

On prend nos choses et l’on se souhaite bon voyage. Sous la pluie, petit à petit on se perd de vue dans la masse humaine inimaginable de la gare Centrale pékinoise. Le voyage est terminé.

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Pékin – Oulan Bator – Moscou

Train transibérien: jour 4

Les rayons de Soleil venant de ma cochambreuse qui a dégagé le rideau de la fenêtre me réveillent. J’ai mal dormi et je suis un peu marabout, mais je m’en remets rapidement, car après trois jours de paysage relativement familier, on entre finalement dans des terrains inconnus. Première étape, le lac Baïkal, plus grande réserve d’eau douce sur Terre, qu’on longe pour la majorité du matin. Puis, tout d’un coup, le paysage nous offre un deuxième spectacle. Les monts Saïans, ces massifs encore enneigés partagés avec la Mongolie, se révèlent! À gauche, le lac Baïkal, à droite, les monts Saïans. Quel spectacle! Avec les fenêtres ouvertes, on essaie de profiter de ce paysage, et de l’air frais du lac et des montages, en allant d’un bord du train à l’autre. Le paysage est ponctué par des maisons délabrées et des usines abandonnées. La Russie nous rappelle constamment de son passé soviétique.

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Un nouveau couple s’est infiltré parmi nos rangs durant la nuit. Leur présence me rend presque mal à l’aise. On dirait des étrangers venu interrompre notre petit monde idylle. La présence d’un monde extérieur commence de plus en plus à se faire sentir. Une tristesse s’empare de mes pensés. Aujourd’hui est la dernière journée du voyage en train pour mes amis le couple suédois. Avant de trop me perdre dans ma tristesse, je me recentre et me concentre sur le fait d’avoir eu la chance à partager ces moments avec eux.

On arrive à Ulan Ude, notre dernière ville russe avant la Mongolie. On nous donne 30 minutes pour trouver des provisions. Le prochain arrêt sera à la frontière russo-mongolienne où nous n’aurons plus accès au wagon restaurant (notre chère Irena nous quitte), ni à des vendeurs sur le quai. Nous essayons de trouver de la nourriture, mais on se sent très mal à l’aise de quitter le train de vue trop longtemps. Comme un enfant de sa mère, notre cordon ombilical est aussi long que notre capacité de voir le train. Ça fait étrange de pouvoir exister si loin de notre petit monde.

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Trop loin du train pour notre comfort.

L’entrée en Mongolie me stresse. Depuis mon aventure en Angleterre, je suis paranoïaque quand ça vient aux visas de voyage. Avant mon départ, j’ai vérifié puis revérifié que je n’avais pas besoin de visa pour entrer en Mongolie. À quelques heures de la frontière, je commence à me douter. J’ai fait un recensement des autres et je me rends compte qu’à part des deux autres Canadiens, tous mes compagnons de voyage ont un visa mongolien. Je ressens mon estomac crisper et je me croise les doigts. Quand on reçoit le formulaire d’immigration mongolien, il y a une case pour le numéro de visa que je laisse vide. Mon anxiété est maintenant dans la stratosphère. C’est intéressant de noter que ce moment d’anxiété est mon premier gros stress depuis le départ du train, il y a presque une semaine.

Une fois à la frontière russe, on se fait contrôler plusieurs fois. On blague pour passer le temps entre les visites des douaniers. Il y a une tension décontractée. On se visite entre cabines. On attend quelque chose, mais on ne sait pas quoi. Tout se passe bien et le train roule vers la frontière mongolienne.

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Flânage aux douanes.

Pour faire passer le temps (et pour calmer mes nerfs) à la frontière mongolienne, on joue un jeu de cartes et on boit. En fin de compte, tout était correct. Les Canadiens n’ont pas besoin de visa pour entrer en Mongolie. Je le savais, j’étais bien préparé. Mais je me disais qu’on ne sait jamais. Les choses peuvent changer. Cependant, tout ne s’était pas si bien passé pour deux nouvelles passagères Hongkongaises. Lors de leur contrôle douanier, on leur a demandé un pot-de-vin de 10 euros! Je ne l’aurais jamais cru si je ne l’avais pas vu de mes propres yeux! Ils n’ont pas eu à payer, grâce à l’intervention de deux grands hommes blancs (un peu saoul) qui demeureront anonymes afin de ne pas vanter cet acte de bravoure (d’être venu piquer leur nez dans quelque chose qui ne les mêlait pas).

Après cette aventure, on est finalement en Mongolie! Le voyage est presque terminé. Pour ceux qui débarquent à Ulan Bator (capitale mongole), l’aventure en train se termine demain matin. Il est tard, on est fatigué, mais personne ne veut se dire au revoir.

Transsibérien: jour 3

 

Après 48 heures en train, la notion d’un monde extérieur m’échappe complètement.

L’arrêt du train me réveille. Presque automatiquement, je mets une chemise et je sors dehors prendre de l’air. À ma grande surprise, il fait noir et je suis seul sur le quai avec un des Chinois qui s’occupe de notre wagon qui fume une cigarette et flâne sur son téléphone. Désorienté, je regarde l’horloge du quai pour comprendre qu’il n’est que minuit (heure de Moscou). Je souhaite bonne nuit au Chinois qui profite encore de sa cigarette et je m’endors comme le train quitte Mariinsk.

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Comme ceci, sauf dans le noir.

Mon second réveil se passe mieux. Je partage mon déjeuner avec le Britannique de la cabine adjacente, qui l’a pour lui tout seul (le chanceux). On remarque que la nature commence à changer. Les villages aussi. On voit maintenant plusieurs maisons avec des toits métalliques argentés dotés de petits jardins. Curieusement, on ne voit jamais de gens. Ils travaillent tous? Où?

Je retourne à ma cabine et un de mes cochambreurs me fait remarquer que la salle de bain est en piètre état. Il a raison. Après 3 jours, les planchers sont sales et il y a des cheveux partout. Ça ne me préoccupe pas trop. Je me dis qu’elle sera surement nettoyée sous peu de toute façon. Ça pourrait être pire.

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La salle de bain quand elle est propre.

Plus tard, en regardant hors de la fenêtre, je remarque deux travailleurs. Je les salue. Un me retourne mon salut. L’autre me donne le doigt. Ça doit surement vouloir dire la même chose ici. Bienvenu en Russie.

Au couché du soleil, la troisième journée de mon voyage de six jours est presque terminée. Avec ce constat, je commence à penser que je vais bientôt devoir dire au revoir à mes compagnons de voyage. Ça fait étrange. Sur le train, puisque le temps n’a pas la même importance que dans le monde extérieur, c’est facile à imaginer qu’on puisse y échapper. Le voyage à moitié fait, je me rends compte de mon erreur.

Je profite de notre temps ensemble en allant souper dans la voiture restaurant avec le couple finnois. Ils se commandent une grosse assiette de poulet qu’ils n’ont pas pu terminer. Pour moi, un bon bol de bortsch qui a pris environ 3 heures à préparer puisque la pauvre Irenia n’arrivait pas à faire bouillir de l’eau due au mouvement du train.

La nuit était calme avec un quart de lune orange à l’horizon. On commence à penser à croiser la frontière russo-mongolienne. La responsabilité d’avoir quelque chose à faire nous stresse, même si ce n’est que montrer nos passeports aux douaniers. Après tout, ça fait 3 jours qu’on ne fait que se faire bercer par le train et se perdre dans les paysages. Avant de m’endormir, je rêvasse à la vie qui m’attend après ce voyage et je repense à un passage d’un livre (L’enfant perdu) que je viens de terminer:

Ne commettez jamais mon erreur. N’acceptez pas un travail s’il ne vous plaît pas, même lorsque vous pensez qu’il est provisoire, qu’il n’est juste “pour un mois ou deux”. Je suis tombé dans un piège dont je ne peux, jusqu’à présent, me dégager.

Je ne sais pas ce qui m’attend lorsque ce train m’amènera à ma destination, mais je me sens capable (et responsable) de dessiner mon avenir.

 

 

Transsibérien: jour 2

Un autre 2 000 km.

Je me réveille un peu avant notre arrivée à Ishim, une petite ville à 80 km au nord du Kazakhstan. Je prends le temps de me laver et me changer avant notre arrêt de 12 minutes. Je profite pleinement de mon rituel matinal : serrer mes draps et transformer mon lit en banc pour la journée. Cet arrêt, comme les 4 ou 5 qu’on croise quotidiennement pouvant varier de 10 à 30 minutes, nous permet de profiter de monde à l’extérieur du train. Sur les quais, on peut se procurer des essentiels tels de la soupe, des fruits, de l’eau, ou du thé. On peut même parfois trouver des commerçantes sympathiques à notre cause qui vendent de la vodka, comme des contrebandiers à temps partiel. Les quais sont loin d’être des lieux pittoresques, mais on en profite à fond.

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Un quai typique.

Plus le train s’éloigne de Moscou, plus la température se fait chaleureuse. Les maitres de notre wagon, deux Chinois sympathiques qui ne parlent qu’un peu anglais, nous ouvrent les fenêtres. On passe notre temps à regarder les arbres, les villages, les rivières, les champs défiler en se penchant paresseusement sur les cadres de fenêtres.

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On passe notre temps à se perdre dans un paysage défilant. 

À Omsk, où l’on arrête un petit 15 minutes, je décide de me gâter en m’achetant une pâtisserie farcie à la viande. Loin d’être frais du jour, je profite quand même pleinement de cette gâterie qui fait changement de mes provisions. Le temps passe. 5 heures plus tard, on s’arrête à Barabinsk. Question de pouvoir boire comme du monde, je m’achète une tasse garnie du nom de la ville, une photo épouvantable du quai qui semble avoir été prise la nuit par quelqu’un qui avait complètement oublié qu’il devait s’en occuper, et du texte cyrillique (c’est maintenant ma tasse préférée). Je m’achète aussi deux petites salades et une galette au poisson (juste après que notre chère Irena en goûte et la crache, dégouté).

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Tasse de Barabinsk. Ma préférée.

Une fois sur le train, je partage ma joie avec mes covoyageurs d’avoir finalement trouvé une source de légumes. Ils me font cependant remarquer que mes salades baignent dans de l’eau qui pourrait me faire passer une très mauvaise fin de voyage. Après une longue période d’hésitation, je jette mes deux salades avec un peu de tristesse. Il me restait quand même 3 jours en train et 4 semaines de voyage, pas question de rater ça pour une salade de tomates et cornichons. Mon autre achat alimentaire, la galette au poisson, m’a aussi laissé tombé, quoique ça aurait pu être pas si terrible avec un peu de fromage à la crème… Au moins j’ai ma tasse.

Notre quatrième arrêt de la journée est à Novossibirsk, troisième plus grosse ville de la Russie, pour un 19 minutes strictement chronométré. C’est ici qu’on remarque pour la première fois une des particularités du train transsibérien. Bien qu’il fasse nuit, les horloges du quai indiquent 19 h 20. Le système ferroviaire russe opère toujours à l’heure local de Moscou. Il est 19 h 20 sur le quai, mais à l’extérieur, dans le vrai monde de Novossibirsk, il est 23 h 20. Afin de ne pas trop souffrir de décalage horaire, il est une bonne idée de se coucher et se réveiller selon l’heure. À notre retour au train, j’effectue mon rituel pour préparer mon lit, profitant de chaque mouvement, et je m’endors paisiblement sous ma nouvelle tasse qui balance au rythme du train, rangé sur son crochet.

 

Transsibérien: jour 1

Kilometre 0 à kilometre 1778: de Moscou à Yekaterinburg.

Petite note. En relisant mon carnet de voyage, je suis particulièrement frappé par les détails que j’ai décidé de noter. Premièrement, je note que j’ai perdu mon stylo bleu, une tragédie digne d’être immortalisée dans quelque chose que j’espère un jour passer à mes enfants. Ensuite, j’ai noté des détails de mon sommeil, disposition de mon oreiller, rêves, etc. C’est drôle les choses auxquelles on accorde de l’importance.

Après m’être réveillé, je repère une pomme et une orange de mon sac de provisions et je passe à la cabine voisine pour déjeuner avec un couple finnois de mon âge. On se parle et l’on apprend à se connaitre. Une chose nous devient apparente, le temps est en abondance et n’a plus sa valeur habituelle. Après mes fruits, je flâne dans le couloir du wagon à parler aux gens. On se parle et l’on apprend à se connaitre. L’est de la Russie défile devant nous. Les paysages me font penser à l’est du Canada. Les nuages me semblent énormes. Je me perds dans mes pensées pour un moment.

Au bout du wagon se trouve une bouilloire au charbon qui ressemble à quelque chose qui ne devrait pas être dans un compartiment enfermé avec des gens. J’étais censé m’amener une tasse pour boire mon thé et mes soupes, mais j’ai mal planifié mon affaire et je n’ai pas pu m’en trouver une à temps, donc je me suis improvisé une petite bouteille de fèves en verre comme tasse. Je la remplis d’eau bouillante et j’attends que ça refroidisse. Avec chaque kilomètre qui passe, le temps perd son emprise. Je me perds dans mes pensées en regardant la vapeur s’enfuir de ma tasse improvisée.

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La bouilloire. L’eau sort du petit robinet rouge. À noter que la petite porte était habituellement fermée.

Les gens passent leur temps à lire ou dormir. Je me trouve un endroit solitaire entre deux wagons où je peux lire. Je ne me sens pas super confortable dans ma cabine puisque je la partage avec trois membres d’une famille. Je chéris mon petit sanctuaire entre les wagons. Je lis. Le temps passe. En après-midi, la famille croise mon sanctuaire pour aller au wagon-restaurant, situé à l’arrière du train. Je m’empare de ce moment pour profiter de la cabine seul.

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Mon sanctuaire entre les wagons.

Je note dans mon carnet de voyage que j’ai retrouvé mon stylo bleu. Il était sous mon lit. Un autre moment de voyage important à éterniser.

Détail particulier, certains passagers ont accès à l’internet. Ils partagent le progrès du train sur Facebook et parlent à leurs parents par vidéo. Je trouve ça un peu triste. On dirait que ça élimine l’isolation du voyage. Mais bon, le voyage est une expérience différente pour chacun.

En fin de journée, je visite le wagon-restaurant avec le couple finnois pour une bière à 7$. Le restaurant est un monde en soi. La matrone, Irena, est une petite dame russe bien en chaire avec un tablier qui est constamment en mouvement, même si l’on ne sait jamais ni où elle va, ni d’où elle vient. En autres mots, elle est exactement comme on se l’imaginerait. Après notre bière, on se dit qu’on doit revenir pour un repas bientôt.

Dans ce microcosme où l’on ne fait pas grand-chose, on accord de l’importance à tous les petits moments. Après ma première journée, je constate que je peux très bien vivre 4 autres jours comme celui-ci. En me fermant les yeux, bercé par le train, je me sens heureux.

 

Jour 1 :

Je commence par un lavage. J’accroche mon linge encore mouillé sur mon lit, et je souhaite que par un miracle, ça soit sec avant mon départ le lendemain. Le détergent que j’utilise est entièrement étiqueté en russe, donc si ce n’était du parfum accablant, j’aurais très bien pu versé une pochette de sel dans la laveuse (les surprises font partie des joies du voyage!). Je me décide de passer ma première journée à explorer le légendaire métro de Moscou, d’une part, car j’adore le transport en commun, de l’autre, car c’est une activité qui ne me permet aucune interaction avec des gens (revoilà ma timidité). Armé d’une carte avec les 12 plus belles stations selon plusieurs sites internet, j’ai passé plusieurs heures à visiter le souterrain moscovite. Facilement les plus belles stations que j’ai visitées à vie, ce sont de véritables musées. Malheureusement, je n’ai aucune photo, car je voulais maintenir mon identité de touriste secrète.

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Ma carte du métro de Moscou après avoir visité ses 12 plus belles stations (encerclées) selon l’internet, source infaillible.

 

En après-midi, j’ai visité un parc de sculptures soviétiques sous une pluie fine. Selon moi, ces sculptures sont particulièrement efficaces quand la météo est misérable et quand pour ton lunch tu n’as que des galettes avec du lait condensé d’une machine distributrice. Je pense que j’ai quand même vécu une expérience soviétique assez authentique!

Après le jardin de sculptures, j’ai “follow the Moskva down to Gorky Park“, comme dans le classique Winds of Change des Scorpions, en me chantonnant cet énorme succès des années 80. Véritablement un de mes moments préférés à Moscou.

En revenant à l’auberge, je me suis retrouvé dans une chapelle orthodoxe incrustée de joyaux lors d’une messe où j’ai passé un moment à admirer le chant du prêtre. Après quelques sandwichs vite faits dans la cuisine de l’auberge, je suis parti à la recherche d’un dictionnaire de voyage russe pour mon voyage en train. À ma grande surprise, je n’ai rien trouvé anglais-russe, mais j’en ai trouvé un français-russe qui était probablement à meilleur marché de toute façon (yey).

De retour à l’auberge, mon linge était encore humide et une dame (je devine) sexagénaire s’était installée dans un lit au fond dans la chambre. Je ne comprends pas trop cette auberge, mais je soupçonne que les loyers en ville sont trop dispendieux, donc les gens sont forcés à partager des logements (ou des chambres d’auberge) s’ils veulent vivre et travailler au centre-ville (ce qui permet aussi d’éviter le trafic cauchemardesque de Moscou).

Jour 2 :

 

À ma grande surprise, mon linge était sec à mon réveil. Après avoir rangé mes choses et fait mon sac, je suis parti à la découverte de la Place Rouge. Il faisait encore froid avec de la bruine, mais j’ai aimé ça. Dans ma tête, il fait toujours misérable à Moscou, une impression qui s’aligne parfaitement avec tout les films de James Bond qui avaient formé mes préjugés sur cette ville. J’ai visité la Cathédrale St. Basile, le mausolée de Lénine, puis le Kremlin sous ce ciel gris. Ensuite, j’ai visité un centre d’achat de haut de gamme à deux pas du bastion du communiste où j’ai « emprunté » le WiFi de chez Hermes. Moscou est une ville de contrastes.

Pour ma dernière soirée à Moscou, je m’étais dit que j’allais faire comme un grand et aller manger dans un restaurant qui avait de l’allure. J’ai trouvé un restaurant serbe ayant de bonnes recommandations et je me suis mis à sa recherche. Soit j’ai mal noté l’adresse soit il est déplacé, mais après 40 minutes, je me suis retrouvé devant un stationnement sans restaurant dans les alentours avec un estomac grondant. J’avais de nouveau très faim et je perdais patience. Je me suis dit qu’au moins j’avais essayé, puis j’ai trouvé un supermarché où j’ai acheté n’importe quoi pour combler mon appétit. J’en ai aussi profité pour acheter des provisions pour le train (fruits, pains, noix, viandes sèches, etc.).

De retour à l’auberge avec quelques heures avant le départ du transsibérien, j’ai eu ma première conversation avec un Russe. Avec l’aide de Google Translate, on a échangé quelques mots, mais rien trop compliqué. Peu importe, il m’a offert de sa nourriture, et moi de la mienne, et on a partagé un repas.

C’était maintenant le moment si attendu! J’ai pris mon sac à dos et mes sacs de nourriture, et j’ai replongé dans le souterrain de Moscou une dernière fois. Une fois à la gare, c’est l’excitation. Les gens se disent bonjour, on se présente, et l’on essayait de deviner ce qui nous attendait. Un peu avant minuit, le train se met finalement en mouvement. Je partage ma cabine avec une mère et ses deux fils de la Finlande. En se préparant pour notre première nuit, les gens du wagon se présentent l’un l’autre dans le corridor et le train roule lentement vers Pékin. Encore excité, je me couche sur mon banc/lit (raisonnablement à mon aise) et je m’endors au doux bercement du train.

MUC à DME

Depuis mon voyage de 26h en voiture de Chicago à Denver, je suis tombé amoureux du transport terrestre pour franchir des longues distances. J’adore l’impression d’avoir franchi une grande distance qu’offre ce type de voyage (et les paysages, et les conversations, et les moments de silence, etc.). De ces longs voyages, le train transsibérien, voyage de 5 jours et demi de Moscou à Pékin, est roi. Ce voyage légendaire a toujours été un rêve pour moi. Cet été, j’ai eu la chance de prendre ce train pour me rendre à un congrès en Chine. Bien entendu, prendre un train de Moscou à Pékin, puis un autre train de Pékin à Shanghai, puis un autre train de Shanghai à Suzhou n’est pas le moyen le plus rapide pour se rendre à sa destination, mais l’opportunité s’était présentée, donc je l’ai saisi.

Avant la Russie, j’avais passé une semaine à Munich pour visiter des amis. Je me suis dit que je n’étais pas souvent de l’autre côté de l’océan atlantique, donc pourquoi ne pas passer les voir? Quand ils m’ont apporté à l’aéroport après notre semaine, j’étais conscient que le défi du voyage allait commencer. J’allais passer deux jours à Moscou sans connaitre ni une personne, ni un mot russe, en attendant mon départ.

Durant le vol, j’ai essayé d’apprendre quelques mots russes (bonjour, merci, au revoir). À l’atterrissage, j’avais maitrisé bonjour et au revoir, mais je les mélangeais constamment. Il était maintenant temps de trouver mon auberge, déposer mon sac, et explorer la ville. Mon choix d’auberge était basé uniquement sur son prix. Mon lit dans une chambre ayant 7 autres lits dans un appartement authentique russe (très kitch) converti en auberge allait me couter 25$ (canadien) par nuit (toute une aubaine…). Ça m’a pris environ une heure avant même pouvoir trouver la porte d’entrée puisqu’en Russie, ou au moins à Moscou, le même numéro d’adresse est partagé par l’entièreté du bâtiment qui peut s’étendre la longueur d’un bloc. Quand j’ai finalement trouvé la porte #6, situé derrière la bâtisse et caché par de la construction, je me sentais comme un maitre-détective. « Au revoir », j’ai salué la propriétaire en russe avant de déposer mon sac et je partir à la découverte de la ville.

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La moitié du 15 rue Tverskaya.

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La porte d’entrée est aussi facilement repérable sur cette photo qu’en vrai. Elle est grise, à droite de cette photo, et derrière la cloture opaque.

Je me considère une personne ouverte et amiable. Cependant, quand je voyage, si je ne me sens pas confortable avec la langue, je deviens extrêmement gêné. Ceci persiste pour environ deux jours, mais c’est assez pour rendre mes repas difficiles. Cette fois, c’était la même chose. J’ai mis une bonne heure à me trouver un restaurant où je pourrais commander quelque chose sans avoir l’air d’un gros touriste ignorant qui ne parle pas la langue. Après mon sandwich (mangé seul dans une grande salle à manger vide d’un café), j’ai été pour une petite marche pour voir le Kremlin, un lieu connu comme étant le quartier général de tous les méchants des films des années 1960 à 1990. C’était très impressionnant, surtout la nuit avec un petit vent froid.

À mon retour à l’auberge, j’étais encore mal à l’aise. En me brossant les dents, j’essayais de me convaincre que le lendemain, j’allais me sentir plus confortable et confiant, et que j’allais explorer la ville sans scrupule!

A neuroscientist’s solution for VR’s next frontier

Virtual reality (VR) is the next big thing. I honestly believe it will change everything the way smartphones have changed everything. What excites me the most about VR is that it lets us consume digital content without it being trapped on a screen. This means that in the (very near) future, we will not need to look at our phones to check our emails or sit in front of a TV to watch a movie. All our electronic devices, content, and information will just be around us in the most unobtrusive fashion, almost like magic.

What is VR from the point of view of the brain? Our reality is formed from vision, hearing, touch, and body-sense inputs. Beyond these individual senses though, our reality is formed by how these inputs work together. VR, in effect, is the process of manipulating the “external” senses – vision, hearing, touch, the senses that tell us about our environment. Currently, VR can manipulate what the brain sees. Doing this is tricky though because we not only need to totally control what goes into the eye, but you also need to take into consideration the body-sense (proprioception) of where the person is looking. If you move your head in the real world, you see something different (you go from seeing a screen to seeing a wall). To create this illusion in VR, you need to precisely measure the movement of the head and change what is presented to the eyes in near perfect synchrony. The first huge milestone of VR was to synchronize the visual input with the movement of the body. We can also control what we hear and synchronize that with what we see. That’s where the technology is right now. The second milestone will be the ability to touch objects that are seen, but aren’t actually there.

How do you touch something that isn’t there?

Gently touch the side of an object. How does your brain know the object you touched is really there? Like I said earlier, our perception is based on how our senses work together. Here’s what happens when you touch something:

Vision: You see a hand touch an object. This hand is attached to an arm that is attached to something that seems attached to you (but you don’t actually know it’s attached to “you” without looking in the mirror, do you?).

Hearing: You may have heard a sound come from the direction of the object.

Touch: You felt something touch your finger.

Body-sense: You had the sense that you controlled the movement of your finger in a certain direction.

Your brain automatically takes all of these entirely different informations and combines them into a cohesive percept. Why does it do this? Because every time that sequence of event has ever happened, they were related. Every time you ever saw a hand coming out of near where you see touching something, what you saw, heard and felt were all related. You’ve literally been teaching your brain this association for your whole life.

Now, with VR, we can change what the brain sees. On top of that, we can put our body-sense in VR by tracking the movement of our limbs and seeing that. In its current state, VR can effectively trick our vision, audition, and body-sense. Not only can we see and hear a completely virtual environment, we can see ourselves in it. Our brain sees the virtual environment and it sees arms that move perfectly in sync with what we tell our body to do. The brain associates that the body it sees must be its own body, because that was the case every time that situation had ever happened before. Before you know it, you’re no longer in your living room, you’re in a virtual world. That sense of being in that virtual world is a phenomenon called “presence” and it’s being reported today by people experimenting with VR.

So what’s the next step? You see a virtual world and you see a virtual body. Your brain figures that’s your body and what you see represents where you are, because that’s how it’s always been. Ever. From a brain point of view, this is the current limit of VR. You can see this world and you can even believe you’re in it, but it all falls apart if you try to touch anything. You try to touch a box but your finger goes through it. Your brain is confused at first, but it knows this isn’t real. This is the limit of VR. You can believe you’re somewhere else, as long as you don’t touch anything.

So how do you touch something that isn’t there?

WARNING: This part is 100% theoretical. To my knowledge, no one has tried this. This should work, but until it’s tested, it’s only an educated guess.

With this device:

Touch v3.gif

 

What this device (lets call it TouchVR) does very crudely is simulate touch. Put simply, when the virtual finger touches the virtual object, TouchVR actually touches the finger. The brain then figures the hand it saw touch something is probably related to the sensation it felt on the figure. This is all combined and it forms an an effective multisensory illusion (an illusion involving many senses). Plus, the device weighs hardly anything (little under 3 grams), so it feels like your hands are free.

You may be asking yourself, why don’t you take this idea and sell for millions?! I wish it were that easy. Unfortunately, I’ve reached my technical limits and I still don’t know if this actually works, in that the brain will think it actually touched something. Instead of keeping this idea to myself, I figure it has a greater potential if I share it and work on it with other passionate individuals.

Assuming I’m right about this illusion, here are the next two steps to bring touch into VR:

  1. Build a hardware interface between TouchVR and the computer. I started to attempt this (with the help of the great people at FouLab, a local hackerspace), but realized I was way out of my depth when I was Googling the difference between P.N.P. and N.P.N. transistors because I had bought the former, not knowing anything about transistors.
  2. Program Unity to interact with TouchVR. With the help of a friend, we managed to get a light to turn on when virtual box touches a virtual sphere, but this is as far as I managed to get this. What needs to happen is to get that light to turn on when a hand, which is mapped into Unity using Leap Motion, touches a virtual object.

There will undoubtably be a million other steps, but those are the two next big ones to see if this works.

If TouchVR works the way I think it should, when you would grasp a virtual object and feel something on your finger, your brain should send a signal to your hand to stop moving your fingers. This is called a top-down process: a signal from the brain to the hand. This means that since the brain will know that every it has ever seen a hand that it controlled grasp something from a first-person perspective and feel something on the finger, something was actually there, it will send a signal o the hand to stop moving the fingers, because why keep on pressing when there’s something there. To my knowledge, no one has ever experienced this. No one has every reached for something that wasn’t there and had their brain say “you don’t need to close your hand anymore, you’re holding a solid object” without there actually being a solid object. I don’t want to get too much into the ramifications of this, if it works, but that would mean that we could trick our brain into thinking things that aren’t there are there. This means that things, real things you can see and feel, no longer need to actually exist. Think about about for a second.

Again, why am I posting this on the internet where someone could come and steal this idea? I’m at my technical limit and my curiosity is getting the best of me. I want to see if this works, and if it does, I want to see this concept’s full potential! To do this, I need help from someone who has skills I don’t. Maybe you’re that someone or maybe you know that someone. I think VR is going to change everything and I want to be part of that change. If you feel the same way, maybe we can work together and shape the future!

Leap of faith

In the larger scheme of things, I’m almost done my Ph.D. All that’s left is writing one article, writing my thesis and then defending it. After 6 years (2 years for a Masters, 4 years for this Ph.D.), I can finally see the finish line. What I have a tougher time seeing is beyond the finishing line.

Seven months ago, I applied for postdoctoral funding with the Fonds de Recherche du Québec – Santé (FRQS). Basically, I submitted a research project with an leading researcher to a funding body and asked them to pay my salary for two years. A few weeks ago, I got news that I was one of the 51 applicants out of 131 to be granted this award. Because this research was to take place in the States, I was awarded approximately $26 000 USD per year, for two years, to do research.

Things change in seven months. For me, that was deciding to move to Toronto with my girlfriend and getting excited at the prospect of having to challenge myself beyond academia and potentially redefining my career direction. After some intense introspection and discussion, I decided this postdoc was not the right direction for me and respectfully declined the offer.

This was a difficult choice but I feel the right one.

Now, I plan on chronicling this new journey I’m about to undertake. The decision of leaving the comfort and familiarity of academia at the end of a Ph.D. is one taken by many, but like most journeys, it’s different for everyone. I’m not exactly sure where I want to go, but I’m sure I’m going exciting somewhere!